Pour ou contre la disparition de l’AGEFIPH ?

Aujourd’hui nous allons nous intéresser à l’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion professionnelle des Personnes Handicapées, plus connue sous le sigle (ou acronyme) AGEFIPH

Mais que fait cette association ?

Depuis 1987, l’Agefiph poursuit sa mission en faveur de l’insertion professionnelle et du maintien dans l’emploi des personnes handicapées dans les entreprises privées. Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, nous sommes l’opérateur central et de référence de la politique de l’emploi des personnes handicapées en France.

Comment est-elle financée ?

 128 400 entreprises privées sont assujetties à l’obligation d’emploi en 2011. Parmi elles 78 000 (61 %) ne contribuent pas à l’Agefiph car elles atteignent ou dépassent le taux de 6 % de travailleurs handicapés ou ont signé un accord d’entreprise portant sur l’emploi et le handicap. 50 400 entreprises (39%) n’atteignent pas le taux de 6% et versent une contribution à l’Agefiph.

Donc, si je comprends bien, l’AGEFIPH a été financé, en 2011, par les 50 400 entreprises privées qui n’ont pas atteint le taux des 6% de travailleurs Handicapés ou qui n’ont pu échapper à cette taxe, faute d’avoir signé un accord entreprise sur l’emploi et le Handicap .

Le montant total des financements 2011 s’élève à 479,1 M€ soit une baisse de 35% par rapport à 2010 (739,7 M€). L’évolution du budget s’inscrit dans un contexte de baisse continue de la collecte qui s’élève en 2011 (au titre de la collecte 2010) à 484 M€, soit une baisse de 10% par rapport à 2010. Depuis le pic de la collecte 2007, lié aux modifications législatives du 11 février 2005 le montant de la collecte a diminué de 20%.

Donc, pour faire un rapide calcul (et simple, pour ne pas dire simplet), les 50 400 entreprises ont versé 479,1 M€ à l’AGEFIPH. Ce qui nous fait une moyenne (car toutes ne versent pas la même taxe en fonction de leur taille et du % de handicapés dans leurs salariés) de 9505,95 € par an et par entreprise.

Mais là n’est pas le but de cet article. D’autres articles traiteront plus précisément la partie « financement » de cette association.

Le but de ce billet est juste de mettre en évidence un non-sens.

Je reprends:

  • La survie -financière- de l’association est directement liée a la taxe versée par les 50 400 entreprises concernées.
  • Si demain, dans le meilleur des mondes, toutes ces entreprises respectaient l’objectif des 6% de salariés handicapés, elle ne verseraient plus de taxe, et …ce serait la mort financière pour l’AGEFIPH !!!

Je m’interroge donc sur la motivation des 350 employés de cette association. Et je me demande aussi, à juste titre, combien d’entre eux possèdent une RQTH  (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé ? ) !!!.

L’Agefiph emploie 29 salariés handicapés, soit un taux d’emploi de 8,53%.
34% des collaborateurs handicapés occupent des postes de cadre.

Si chaque employé de l’AGEFIPH, par sa force de conviction et son engagement moral inébranlable, persuade ne serait-ce que 100 entreprises de plus de 20 salariés d’embaucher une seule personne handicapée…et c’en est fini de l’AGEFIPH.

Ou comment se tirer une balle dans le pied ! (ou scier la branche sur laquelle on est perché !).

Et si je refais un calcul simplet: 50 400 entreprises divisées par les 350 employés de l’AGEFIPH, nous donne en moyenne pour 1 employé de L’AGEFIPH, 144 entreprises à convertir aux joies de l’embauche de salariés avec RQTH.

Voilà donc l’exemple-type d’une association dont le but logique serait de disparaitre…au fur et à mesure qu’elle accomplit sa mission !!!

Étrangement, cela fait déjà 25 ans que cette association existe.

Je milite donc pour sa disparition, et je souhaite, comme tous les agents de l’AGEFIPH, (qui je suppose, se joignent à moi dans cette revendication !) que chaque travailleur handicapé ait un emploi et qu’aucun d’entre eux (ou vraiment très peu) ne soit au chômage.

Oui, nous mettront tout en œuvre pour atteindre les 6% de travailleur avec RQTH dans toutes les entreprises de plus de 20 salariés.

Ah, Utopie, quand tu nous tiens !

CQFD

Mais bon, même si cela arrivait, il suffirait, pour maintenir son existence, de passer le seuil de contribution de 6 à 10 % . Et comme il n’y aurait plus de travailleur handicapé au chômage, la survie de l’association serait assurée !

Hummm, je crois que je vais envoyer un CV à l’AGEFIPH, c’est une branche professionnelle prometteuse…

sources agefiph

 

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