Être copain avec un bègue

Quoi de plus improbable qu’un duo malentendant-bègue ?

Quand j’étais ado, j’avais un copain bègue. Souvent, quand il me parlait,  après avoir fait de long efforts sur lui même, à force de concentration et de détermination, il parvenait enfin à « sortir » ses mots et me dire ce qu’il voulait.

C’est à dire, à peu près ceci:

– « P…p…pu…putain….té…té…t’es…..v…..vr….vrai…..vr…..vraiment…b..bou…bouché….t…t….toi ! Ha ha ha !!!

Moi, distrait, je me retournais vers lui et répondais:

– « Hein ? de quoi ? Ah, tu me parlais, désolé, je te regardais pas. Tu peux me répéter ? Mais assures ce coup ci, parce que au rythme d’un mot toutes les dix secondes, je décroche, moi !!! »

Il faut avouer que pour nous deux, l’expérience fut bénéfique.

Dans ces conditions, il faut absolument que les protagonistes soient armés d’une patience à toute épreuve, et d’une réelle compassion pour l’autre.

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