Conduire une voiture avec des passagers

Avoir des passagers quand on conduit une voiture n’est pas de tout repos pour un malentendant.

Conduire avec des passagers est pour lui une source de stress, car il est privé de sa vue pour lire sur les lèvres. Celle ci étant complètement monopolisée à regarder la route.

Déjà privé d’une partie de son audition, le voilà en plus, privé de son « support essentiel », sa vue. Habitué à regarder en face ses interlocuteurs pour lire sur les lèvres, gagnant ainsi en compréhension, il se retrouvera donc dans une situation très inconfortable, car il ne pourra plus compter sur cet « outil » , ce plus que lui apporte la lecture labiale.

Le stress est donc là, dès le claquement des portes, surtout si les passagers ne sont pas encore au courant du problème d’audition de leur conducteur. S’ils sont très bavards, le voyage risque d’être fatiguant. La concentration devra être maximum pour assurer des réponses convenables.

S’il conduit sur une ligne droite, il pourra, de temps en temps, tourner la tête vers son passager pour le voir parler et donc, augmenter ses chances de comprendre ce qu’on lui dit. Mais, ne pouvant le regarder que par intermittence (il faut bien regarder la route !), le risque de comprendre tout de travers, ou de rater des épisodes de la conversation est énorme.

Si les passagers sont derrière, il pourra régler son rétroviseur central vers eux. Des coup d’œil répétitifs vers son rétroviseur central seront moins fatigants que des retournement de tête.

Si l’oreille la plus touchée est la droite, cela pose encore un problème. Non pas pour conduire, mais pour entendre correctement. Car les passagers seront placés du mauvais coté, celui qui est couvert par l’oreille qui entend le moins. La bonne oreille (ou la moins pire) sera alors coté fenêtre, et ne pourra donc pas capter (ou moins bien) la voix des passagers.

Le stress atteint son paroxysme en conduite de nuit ! Plus de rétro. Plus de coup de tête vers les interlocuteurs. C’est un grand moment de solitude pour notre conducteur.

Il ne lui reste plus qu’à mettre l’autoradio à fond, dissuadant ainsi les passagers de parler. Le conducteur pourra aussi ignorer les questions qu’on lui pose, laissant le soin à ses passagers de le prendre pour un autiste, un con qui fait la gueule, un orgueilleux vexé, ou bien, pour les plus clairvoyants, un malentendant ayant renoncé à suivre une conversation dans l’une des pires conditions qu’il puisse rencontrer. Choisissant ainsi la survie de ses passagers plutôt que d’essayer de comprendre des paroles qui, le plus souvent, sont loin d’être essentielles.

 

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